Mardi 28 Janvier 2020 à 20h30
Etudes Pratiques de Psychopathologie
Cycle de Conférences :
Le Corps en questions
Luminitza C. TIGIRLAS
« Prendre corps » dans la mélancolie
La clinique nous apprend que la recherche des bords pour son image spéculaire peut maintenir le sujet mélancolique, aux prises avec le vide, dans des tentatives incessantes de se fonder un corps, parfois un corps d’écriture. Devant l’insuffisance d’un corps de lettre et/ou de dessin au point, telle qu’elle a été vécue par le poète Gherasim Luca, l’inventeur du non-œdipe, il ne lui restait que le passage du texte à la voix, le combat entre le Vrai et le Faux dans les filets de « l’ombre de l’objet » perdu afin de se constituer une identité à travers un corps vocal. La nécessité permanente de « prendre corps » va de pair avec l’impossibilité du mélancolique de se situer dans le temps car ce sujet peut avoir une existence seulement étant suspendu entre le vœu de se supprimer et celui de s’entretenir dans la suppression même.
Dessin de Gherasim Luca (In Gherasim Luca, La voici la voix silanxieuse, éd. José Corti, 1997, p. 28)
Luminitza C. TIGIRLAS est Docteur en psychopathologie fondamentale et psychanalyse de Paris 7, poète et psychanalyste, membre de l’ALI. Ses trois essais : Avec Lucian Blaga, poète de l’autre mémoire (Du Cygne, 2019) ; Fileuse de l’invisible—Marina Tsvetaeva, (De Corlevour, 2019) ; Rilke-poème. Élancé dans l’asphère (L’Harmattan, 2017) constituent une Trilogie qui interroge le sacrifice de l’amour au nom de la création dans le silence du sacré. « Lucaphonie », son nouvel essai à paraître, tente de cerner le Trou sans bords du mélancolique avec la dyade Vrai-Faux.
Dans les locaux du CNAM Auvergne-Rhône-Alpes,
« Le Cubix » 4 rue Ravier – LYON 7
métro ligne B – station Place Jean-Jaurès
Ces conférences des Études Pratiques de psychopathologie sont ouvertes à tous ceux que ces questions intéressent,