Hommages à Francesca COMANDINI
Aujourd’hui, nous rendons hommage à Francesca Comandini, notre collègue, membre de l’Association lacanienne internationale, membre de l’ALI Rhône-Alpes, membre de l’ALI-Lyon. Membre du Conseil d’administration de cette dernière, depuis le 14 décembre 2020, elle avait pris sa pleine part à nos activités, et notre développement avec l’énergie et l’enthousiasme que nous lui connaissons.
Son engagement, sa présence et sa capacité de travail furent précieux au petit groupe qui organisait le séminaire d’été à Rome, en août 2022. Elle traduisit, à l’écrit de très nombreuses interventions de nos collègues français. Elle prit à sa charge la traduction consécutive de trois demi-journées. Mais je retiendrai, nous en avions parlé après, son plaisir de réaliser la traduction consécutive de l’intervention de Marc Darmon.
La même année, quelques semaines avant sa mort, Charles Melman lui a confié la traduction (en français) de son très beau livre d’entretien paru en italien, au ton inédit : « Viaggio clandestino con Lacan. »
Depuis, s' était-elle, engagée pour le cycle Art contemporain et psychanalyse qui réunit un grand nombre d’associations psychanalytiques à Roma, à Paris, à Lyon, à Verona, à Napoli, et à Milano. Il était prévu que le 29 mars, elle traduise du français à l’italien et de l’italien au français la rencontre avec Jean-Claude Silbermann, Christian Lacôte-Destribats et Cyrille Noirjean, à l’Institut national de l’histoire de l’art à Paris. Nous étions heureux de nous laisser enseigner par l’un des très rares artistes vivant présent dans l’exposition « Surréalismes » de la fin d’année passée au Centre Pompidou.
Dans un petit texte, que Silbermann a écrit en manière de soutien à une perte, pour engager un deuil, il écrit ceci : « Portés par l’acte à jamais inaccessible qui préside à notre naissance, des morts innombrables se pressent en nous depuis le commencement des temps. Génération après génération, ils cherchent à tâtons, dans le maquis de l’hérédité, à se frayer à nouveau un chemin vers la vie. Quelques-uns y parviennent. Je le dis sans excès d’humilité ou de forfanterie : je suis un revenant. Chaque vivant est une solution, une soupe de revenants. On meurt nombreux. Vous ne me croyez pas ? »
Aujourd’hui rendons-nous hommage à Francesca Comandini, notre amie. « L'amitié, – comme l’écrit magnifiquement Maurice Blanchot – ce rapport sans dépendance, et où entre cependant toute la simplicité de la vie, passe par la reconnaissance de l'étrangeté commune qui ne nous permet pas de parler de nos amis, mais seulement de leur parler, […] mais le mouvement de l'entente où, nous parlant, ils réservent, même dans la plus grande familiarité, la distance infinie, cette séparation fondamentale à partir de laquelle ce qui sépare devient rapport. » Avec Francesca, cette grande familiarité et cette distance infinie s’écrivaient ainsi :
Finesse, délicatesse
Sourires et rires…
Parfois de l'ombre et du souci
Pour elle, pour l’autre.
Cette présence, généreuse et jamais intrusive à l’autre
La poésie dans l'âme,
Le goût des choses,
De la vie simple et de la cosa mentale
Sa voix inoubliable, empreinte des accents italiens, ravissants les français…
Une intelligence au service de son art,
tant dans son exercice que dans son éthique,
Francesca, en quête de justesse, celle qui doute et s’inquiète.
Tant de liens se sont tissés dans ces interstices où
les choses se construisent à plusieurs
dans une recherche permanente du "rater mieux" et toujours recommencer…
Ce ne sera pas sans elle
que le chemin se poursuivra,
emmenant avec lui tous les petits cailloux qu'elle y aura semés.
Francesca.
Le jeudi 6 mars 2025
Annie Delannoy, Isabelle Masquerel, Cyrille Noirjean
-------------
Quest’oggi rendiamo omaggio a Francesca Comandini, collega, membro dell’Associazione Lacaniana Internazionale, membro di ALI Rhônes-Alpes, membro di ALI-Lione. Membro dal 14 dicembre 2020 del Consiglio di Amministrazione di quest’ultima, partecipava attivamente alle nostre attività e si adoperava per lo sviluppo della nostra associazione con tutta l’energia e l’entusiasmo che le conosciamo.
Il suo impegno, la sua presenza e la sua capacità lavorativa sono stati un aiuto prezioso per il piccolo gruppo che nell’agosto del 2020 ha organizzato il seminario d’estate a Roma. In quell’occasione Francesca aveva tradotto e fornito la traduzione scritta dei numerosissimi interventi dei colleghi francesi. Si era inoltre fatta carico della traduzione consecutiva di tre mezze-giornate. Fra tutti gli interventi da lei resi, in traduzione consecutiva in italiano era stata particolarmente contenta di rendere quello di Marc Darmon (me lo aveva confessato in seguito). In quello stesso anno, alcune settimane prima della morte, Charles Melman le aveva affidato il compito di tradurre (in francese) il suo libro-intervista, bellissimo e dai toni inediti, pubblicato in Italia con il titolo di Viaggio clandestino con Lacan.
Dopo quella esperienza, Francesca si era dedicata al ciclo “Arte contemporanea e psicanalisi”, organizzato da numerose associazioni psicanalitiche di Roma, Parigi, Lione, Verona, Napoli e Milano, che si sono a tal fine consorziate insieme. Si era deciso che fosse lei a tradurre dal francese all’italiano (e vice-versa) l’incontro fra Jean-Claude Silbermann, Christiane Lacôte-Destribats e Cyrille Noirjean, all’Istituto nazionale di storia dell’arte di Parigi. Eravamo felici di lasciarci insegnare da uno dei rarissimi artisti viventi che lo scorso fine anno aveva esposto alla mostra “Surrealismi” del Centro Pompidou.
In un suo breve testo, scritto allo scopo di sostenere una perdita, di elaborare il lavoro del lutto, Silberman scrive: “ Portati dall’atto per sempre inaccessibile che presiede alla nostra nascita, innumerevoli morti premono dentro di noi dall’inizio dei tempi. Generazione dopo generazione, nell’intrico dell’eredità, cercano a tentoni di aprirsi un nuovo cammino verso la vita. Alcuni vi riescono. Lo dico senza alcun eccesso di umiltà o di furfanteria: io sono un morto che ritorna. Ogni vivente è una soluzione, un brodo di morti che ritornano. Moriamo in tanti. Non mi credete?”
Rendiamo oggi omaggio a Francesca Comandini, un’amica. “L’amicizia - come scrive splendidamente Maurice Blanchot – questo rapporto senza dipendenza e in cui però entra tutta la semplicità della vita, passa per il riconoscimento dell’estraneità comune che non ci permette di parlare dei nostri amici, ma soltanto di parlar loro […], ma il movimento dell’intesa, con cui, parlandoci, essi preservano , anche nella più grande familiarità, la distanza infinita, quella separazione fondamentale a partire dalla quale ciò che separa diviene rapporto”. Con Francesca grande familiarità e distanza infinita si declinavano così:
Finezza, delicatezza
Sorrisi e risa…
A volte un’ombra e un cruccio
Per sé, per l’altro.
Una presenza generosa e mai intrusiva per l’altro.
La poesia nell’anima,
Il gusto delle cose,
della vita semplice e della cosa mentale
La voce indimenticabile, carica di accenti italiani che rapivano i francesi…
L’intelligenza al servizio della propria arte,
sia nel suo esercizio che nella sua etica.
Francesca in cerca di giustizia, colei che dubita e si inquieta.
Tanti legami sono stati allacciati in quegli interstizi in cui
Le cose si costruiscono insieme
In una ricerca permanente del fallire meglio per ricominciare sempre…
Non sarà senza di lei
Che il cammino continuerà,
portando con sé tutti i sassolini che lei vi avrà cosparso.
Francesca.
le jeudi 6 mars 2025,
Annie Delannoy, Isabelle Masquerel, Cyrille Noirjean
Traduzione Janja Jerkov
------------
Je vous embrasse à la nage, Francesca Comandini
Je vous embrasse
à la nage.
L’espace entre-deux
par une mer qui fouette
quel serait le dessus-dessous ?
Ce qui nous manque par moments
Maintenant d’une étreinte
amicale ?
amoureuse ?
Chaleureuse
Chaleur de l’entre-deux-corps
remplacée par rien
Peu importe qu’il fasse beau
Peut-être ce jour là il pleuvait
et il n’est pas possible de revenir
Remonter le courant, le temps, les contre-temps, les espaces, infinis ou non.
Non, nous ne pouvons pas
le pourrions-nous?
Ce qui est fait est fait !
Heureusement ?
Malheureusement ?
De toutes les traversées de traviole
ou de parcours bien droits, adroits, bien ajustés « tiens ! »,
éparpillés,
hésitants,
incertains ou fulgurants
comme une intuition de la nuit lumineuse et cernée.
De toute façon, de toutes les façons
possibles ou non
Je vous embrasse à la nage
Et ce matin même
quand l’aube est passée
par là
passéiste, ignorante, bornée dans sa beauté et sans souci du lendemain
Oui ce matin même, il en est ainsi
Cela nous manque à jamais
Soyons-en sûrs
Sans recours et sans appel
Alors, tout simplement, franchement,
tout-de-go
oui
Je vous embrasse à la nage.
Ce texte fut publié le 3 avril 2020, dans La Courte Échelle Bulletin URDLA par gros temps (pendant la durée du premier confinement). L’appel à participation était ainsi rédigé : « Une règle, empruntée à Barthes : “ Le texte que vous écrivez doit me donner la preuve qu’il me désire. Cette preuve existe : c’est l’écriture. L’écriture est ceci : la science des jouissances du langage, son Kamasutra (de cette science, il n’y a qu’un traité : l’écriture-même). ” Les plasticiens savent que leur pratique est aussi celle de l’écriture. Ainsi se dessine la Société des gens URDLA. »
Vi abbraccio nella bracciata del mio nuoto, Francesca Comandini
----------
Vi abbraccio nella bracciata
Del mio nuoto.
Lo spazio fra-due
Di un mare che sferza
Quale sarebbe il soprasotto?
Ciò che ci manca a momenti
Ora di una stretta
Amicale?
Amorosa?
Calorosa
Calore del fra-due-corpi
Sostituito da niente
Poco importa che sia bel tempo
Forse quel giorno pioveva
E non è possibile tornare
Risalire la corrente, il tempo, il contro-tempo, gli spazi,
infiniti o no.
No, non possiamo
Lo potremmo?
Ciò che è fatto è fatto!
Fortunatamente? Sfortunatamente?
Di tutte le traversate di sghembo
O di percorsi diritti, dritti,
Fatti proprio per bene!,
sparpagliati, esitanti,
incerti o folgoranti,
come un’intuizione della notte luminosa e delimitata
Ad ogni modo, in tutti i modi
Possibili o no
Vi abbraccio nell’abbraccio del mio nuoto
Quando l’alba è passata di qui,
passatista, ignorante, chiusa nella sua bellezza e incurante
dell’indomani
Sì questa mattina stessa, è così
Ci manca per sempre
Siamone certi
Senza ricorso né appello
Allora, semplicemente, francamente, a viso aperto sì
Vi abbraccio nella bracciata del mio nuoto
Causeries. Rencontres, entre art et psychanalyse
Cette année encore, les rencontres dédiées aux liens entre l’art et la psychanalyse se poursuivent. La psychanalyse se découvre en effet impliquée dans les processus de création artistique, dont elle peut beaucoup apprendre.
L’art, sous ses multiples formes (littérature, arts plastiques, musique, danse, théâtre, cinéma, etc.), offre à la psychanalyse des voies inédites pour aborder ce réel qui constitue le cœur de la clinique.
Ce cycle de rencontres réunit ainsi nombreuses et diverses associations (pas seulement italiennes) désireuses d’ouvrir un espace de recherche et de débat fécond pour notre pratique.
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Michela Marino: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
POUR VOUS INSCRIRE : INSCRIPTION ICI
LIEN EN ZOOM : https://www.freud-lacan.com/produit/causeries-rencontres-entre-art-et-psychanalyse-6/